Espérance 27 le mag

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Se réconcilier avec son corps avec la photo-thérapie

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Crédit photo : Coralie Hic

 

Il y a cinq ans, Coralie Hic renouait professionnellement avec sa passion en créant son entreprise "Photograf'Hic". Aujourd’hui, elle développe ses compétences professionnelles et sa sensibilité dans le domaine de la photo-thérapie. Une vocation qui s’enracine dans l’adolescence de cette trentenaire, installée dans l’Eure il y a une dizaine d’années.

 

Au collège déjà

Frustration

Une révélation

Une collaboration

En route vers le Cambodge

 

Contact

 

Elodie Sueur-Monsenert, un parcours professionnel riche

 

Au collège déjà…

« Déjà au collège, je savais que je voulais travailler dans ce domaine » se souvient-elle. J’ai fait un CAP et ensuite un Bac professionnel photographie en région parisienne. Pendant mon CAP, nous passions beaucoup de temps dans le labo à développer. C’est avec le bac professionnel que j’ai abordé le numérique, une pratique en plein boom au début des années 2000. » Pendant ses études, Coralie fait plusieurs stages, elle passe d’ailleurs son CAP en contrat professionnel, qui lui permettent de voir toutes les facettes du métier.

 

« En 2004, après mon bac, j’ai travaillé un an à Disneyland comme photographe. Cela a été une période géniale et enrichissante ! Dans le parc et les hôtels, on croise des gens qui viennent du monde entier. Mais les journées étaient longues, je pouvais commencer à 7 h et finir après 23 h. »

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Crédit photo : Coralie Hic

 

Coralie décide alors d’explorer le domaine du social, qui l’attire également depuis longtemps. Elle se forme donc pour devenir auxiliaire de vie scolaire. « J’avais déjà, à l’époque, l’idée d’associer photographie et accompagnement. Mais je ne savais absolument pas comment m’y prendre » explique Coralie.

 

Une rencontre amoureuse, suivie d’un mariage, conduit Coralie en Normandie. « Entre le changement de région et mes trois enfants, j’ai laissé mon projet professionnel un peu de côté et j’ai trouvé un travail « alimentaire » comme opératrice à Sanofi-Pasteur en 2008. » Mais cela ne l’empêche pas de se rapprocher du service communication de Sanofi pour proposer ses compétences de photographe. 

 

Il y a cinq ans, son divorce chamboule la vie de Coralie. Elle décide de faire un bilan de compétences. « Les deux domaines qui sont ressortis sont la photographie et le social, mais je ne savais toujours pas comment les associer. »

 

Frustration…

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Crédit photo : Coralie Hic

 

« Tout en gardant mon travail à Sanofi-Pasteur, j’ai décidé de me lancer à mon compte comme photographe. » se souvient Coralie. « Photograf’Hic » est né (www.facebook.com/coralie.hic) !

« Il y a deux ans, la commune de Rugles m’a embauchée pour photographier les gens pendant « le canton d’été ». J’étais contente car je n’avais pas besoin de m’occuper de la partie commerciale, les photos étaient gratuites pour les visiteurs, c’est la commune qui payait. Mais au bout de deux jours, j'étais frustrée. J’ai compris que j’avais besoin d’échanges plus développés avec les personnes. »

 

C’est à ce moment que Coralie découvre le site d’Elodie Sueur-Monsenert, qui pratique la photo-thérapie à Paris (voir encadré)« J’ai appelé et j’ai eu un rendez-vous de deux heures avec Elodie en attendant de suivre un stage . »

 

Une révélation

Coralie se souvient : « Cela a été une une véritable révélation, je buvais les paroles d’Elodie ! » Au cours des stages de niveau 1 et 2 suivis par Coralie, les participants, jamais plus de 4 personnes, découvrent la méthodologie qu’Elodie a mise en place et l’appliquent sur eux-mêmes. 

 

C’est une thérapie émotionnelle qui s’appuie sur un travail autour du corps. Il s’agit d’apprendre à s’aimer tel que l’on est, avec un surpoids par exemple, ou une maladie qui a laissé des marques physiques, comme un cancer. La photographie devient un moyen d’identifier les émotions que l’on ressent et de s’en libérer pour se réconcilier avec soi-même. Le but final est de réaliser une séance photo vraiment unique au cours de laquelle la personne décide de se dévoiler comme elle ne l’a jamais fait. 

 

Pour arriver à ce résultat, Coralie rencontre la personne cinq à six fois pour cerner ses problèmes et lui permettre de changer son regard sur elle-même. « Je peux sortir mon appareil photo pendant ces séances préparatoires, note Coralie. Cela dépend vraiment de la personne, si elle est prête. La première rencontre est importante, c’est un moment de dialogue durant lequel je pose des questions pour comprendre l’histoire de la personne, ses problématiques. D’une séance à l’autre, il y a souvent des prises de conscience et nous revenons dessus ».

 

« Dans ma vie, j’ai eu des moments difficiles, confie la jeune femme. Et je les utilise pour comprendre et accompagner les personnes qui font appel à moi. » La photo-thérapie touche à l’intime, aux fragilité des individus. Coralie a donc décidé de suivre une formation en psychopathologie. Une dizaine de personnes ont déjà tenté l’expérience de la photo-thérapie avec Coralie. 

 

« Je n’ai pas de studio. J’ai trop peur de finir par faire toujours les mêmes photos et puis j’ai la bougeotte. Je travaille en extérieur ou je vais  chez les gens, c’est une façon de les connaître et de faire des photos qui leur ressemblent. Dans le cas de la photo-thérapie, ils se sentent aussi plus à l’aise. »

 

Une collaboration

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Crédit photo : Coralie Hic

 

Mais les projets de Coralie ne s’arrêtent pas là. « Lors d’une formation, j’ai rencontré Aurore, une « coach » en maquillage et colorimétrie. »  Les deux femmes décident de travailler ensemble. « Nous proposons une séance d’une heure et demie. Aurore réalise un bilan d’image, un test de colorimétrie puis donne un cours de maquillage. » Pendant ce temps, Coralie, tout en se faisant oublier, réalise un reportage photo. « Je propose un « avant/après » et nous travaillons sur les émotions que cela fait naître. »

 

Plusieurs projets sont en cours, notamment autour du cancer, une maladie qu’elle ne connait pas mais qui l’interpelle. « Aurore et moi voudrions intervenir dans les services d’oncologie mais également auprès des femmes en situation précaire. Pour cela, nous recherchons des partenaires. »

 

« Il y a un vrai tabou dans notre société autour du cancer. Les malades ne savent pas à qui se confier et bien souvent ne se regardent plus dans un miroir. Ils ont besoin de se réaproprier leur corps. A ce titre, je trouve les tatouages des tétons après un cancer du sein formidables (ceux-ci sont utilisés dans le cadre d’une reconstruction mammaire, ndlr). Et sur la question des tatouages, je m’y connais un peu,» plaisante Coralie qui arbore quelques beaux spécimens sur ses bras.

 

Aujourd’hui, la jeune femme est à un tournant. Pour développer son activité autour de la photographie, elle a besoin de plus de temps. Avec son employeur, elle étudie actuellement la possibilité d’une rupture conventionnelle. « C’est une décision difficile à prendre, reconnait Coralie, tout le monde me rappelle que j’ai une sécurité financière avec mon CDI ». 

 

Entre ces activités professionnelles, Coralie trouve encore les moyens de suivre des formations, la dernière en date sur Photoshop (niveau 2) -« je suis pressée de la mettre en pratique en photographiant mes deux filles » - et de préparer un voyage humanitaire durant lequel son appareil photo ne sera pas loin ! 

 

En route vers le Cambodge

Coralie revient sur la genèse de ce projet. « Il y a deux ans, j’ai rencontré à Sanofi une collègue, Emma, qui est devenue une amie. C’est un peu mon double ! Nous avons partagé des sorties, puis un séjour de quelques jours à Rome. » L’envie de partir ensemble en mission humanitaire germe. « Nous avons pris contact avec l’association « Mission humanitaire ». En Juin 2018, nous avons suivi un séminaire avec l’association, nous  avons aussi passé un entretien pour évaluer notre motivation. » finalement,  Les deux amies décident de partir du 6 au 21 février 2019 avec une dizaine d’autres volontaires au Cambodge. Une fois les détails arrêtés, Coralie et Emma ont organisé des opérations diverses pour financer leur voyage. 

 

« Sur place, nous assisterons des médecins dans les villages. Nous accueillerons les gens, les mesurerons, les pèserons, délivrerons les médicaments. Nous ferons également de la prévention. Je ferai également un reportage photo pour « Mission Humanitaire ». Une autre façon, pour Coralie,  d’associer photographie et accompagnement.

 

« C’est ma première expérience de ce type. je suis très excitée  et j’ai un peu d’appréhension également. On ne sait jamais comment on va réagir. On m’a prévenu que le retour pouvait être difficile  ».

 

Ce qui est certain, en revanche, c'est que cette aventure humaine viendra enrichir la sensibilité de Coralie et sa pratique de la photo-thérapie...

 

Laetitia Brémont

 

Contact :
 Coralie : 06 34 15 03 71, photografhic@outlook.fr
Aurore : 06 20 20 12 19, www.lauroredesoie.fr

 

 

Elodie Sueur-Monsenert, un parcours professionnel riche
Elodie Sueur-Monsenert, qui a formé Coralie à la photo-thérapie, a un parcours de vie riche et atypique. « Fille de psys » comme le formule la jeune femme, elle entame très jeune un travail sur elle-même, expérimente plusieurs thérapies dites "classiques".

En parallèle, Elodie explore le domaine du développement personnel, découvre ce que l’on appelle les thérapies alternatives. De toutes ses expériences, Elodie ressort convaincue que toute évolution psychologique implique le corps.

En 2010, Elodie, qui étude alors le photo-journalisme, rencontre Chloé Hollings. Cette jeune comédienne a décidé d’arrêter les régimes et de se réconcilier avec son corps. Elodie lui propose alors de suivre son aventure en la photographiant. En se réconciliant avec son histoire et son corps, Chloé perdra une vingtaine de kilos…
Cette expérience sera traduite dans un reportage « Chloé prend le large… » et un livre « Fuck les régimes ! » aux éditions Payot. 

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Ce sont, pour Elodie, les premiers pas vers la photo-thérapie. Aujourd’hui, elle a mis en place un protocole précis, s’est formée en psychopathologie… Elle exerce à Paris et anime des formations dans toute la France.

Chloé prend le large... from Elodie Sueur-Monsenert on Vimeo.  

source : www.photo-therapie.com



29/01/2019
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