Espérance 27 le mag

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Quand le Japon s’invite en Normandie, plongée dans le musée des impressionnismes

Le musée des impressionnismes de Giverny (MDIG) vient de fermer ses portes. La prochaine exposition "Monet - Auburtin. Une rencontre artistique" sera visible du 22 mars au 14 juillet. En attendant je vous propose de vous (re)plonger dans l'avant dernière exposition du MDIG qui a connu un beau succès "Japonismes/impressionnismes" qui s'est tenue du 30 mars au 15 juillet 2018. L'occasion de retrouver un peu de chaleur et de soleil !

 

Cet article est initialement paru le 15 juillet 2018 sur  www.facebook.com/esperance27lemag

 

 
Il y a 160 ans, la France et le Japon signent un traité d’amitié et de commerce. Le Japon met ainsi fin à une politique d’isolement qui a duré 212 ans ! Littérature, architecture européennes… s’imprègnent rapidement de la culture nippone qui offre une formidable occasion aux artistes de se renouveler et d’explorer d’autres formes d’expression.
Le Musée des impressionnismes Giverny proposait ainsi d’explorer plus spécifiquement les liens entre le Japon et les peintres impressionnistes et post-impressionnistes. Tout dans le Japon fascine les artistes de l’époque : ses vases, ses statuettes, ses estampes, ses éventails, ses kimonos, ses bibelots… Lesquels déferlent massivement en Europe et deviendront rapidement des objets de collection vendus par des magasins spécialisés tels « La porte chinoise » ou « L’empire chinois ». Ainsi, il n’est nul besoin d’effectuer un voyage coûteux et périlleux au Pays du Soleil Levant pour être dépaysé. Claude Monet, Paul Signac, Edgar Degas, la plupart des peintres impressionnistes et post-impressionnistes posséderont une collection d’estampes japonaises. Certains les encadreront avec soin quand d’autres les punaiseront directement au mur.
 

 

 

L'exposition universelle de 1867

De grands rendez-vous contribuent également à diffuser le japonisme : L’exposition universelle, qui se déroule à Paris en 1867, compte le Japon comme invité. Plus tard, en 1890, L’exposition d’ukiyo-e (estampes japonaises classiques réalisées du 17e au 19e siècle) à l’école des Beaux-Arts de Paris attirera nombre de peintres exposés au mdig.
 

 

"Anna Bosch dans son atelier", Théo Van Rysselberghe (observez l'estampe japonaise au mur)

 

Une fois ce constat dressé, les preuves de la fascination des peintres impressionnistes sautent aux yeux : si les techniques restent tout d’abord les mêmes, les femmes sont représentées en kimono (lequel est porté comme un vêtement d’intérieur chic et confortable mais avec un jupon et des bas), les décors et les ateliers d’artistes représentés laissent apparaître des paravents, des estampes, des éventails …
 

 

"A comfortable corner", William Merritt Chase (un kimono mais avec un jupon et des bas !)

 

Puis, tout naturellement, certains, comme Henri Rivière, s’essayent à la pratique de l’estampe. Pierre Bonnard réalisera, de son côté, de magnifiques paravents.
En parallèle, les affiches deviennent un support d’expression artistique, dans lesquelles on décèle l’influence du Japon. « Divan Japonais » de Toulouse-Lautrec et « France-Champagne » de Pierre Bonnard en sont les exemples les plus connus.
 

 

Mary Cassatt, "La lettre"

 

Les peintres adoptent peu à peu l’aplat, les couleurs pures, les compositions décentrées caractéristiques des estampes et abandonnent la perspective traditionnelle, le jeu du clair-obscur…
Chacun interprète et explore librement ces techniques, trouvant une voie d’expression personnelle.
 

 

« Variations en violet et vert », James McNeill Whisler

 

Dans son tableau, « Variations en violet et vert », James McNeill Whisler évoque directement l’art de l’ukiyo-e : la thématique, la composition, le format vertical, la signature dans un cartouche…
 

 

« Variations en violet et vert », James McNeill Whisler, détails, signature de l'artiste

 

De son côté, Gustave Caillebotte représente un tapis de marguerites dans sa salle à manger. Des fleurs parsemées dans l’herbe, un thème cher aux artistes japonais, alors que les européens ont longtemps privilégié les natures mortes.
 

 

Les marguerites de Gustave Caillebotte

 

La série de tableaux autour du pont japonais et des nymphéas de Claude Monet, peints à la fin de sa vie, en est un autre exemple éclatant. Formes et couleurs forment une végétation et un ciel qui se mêlent et effacent les limites du tableau…
 

 

 

Autour d’un savon, par tous les temps

 

Savons, chapeaux, parapluies, foulards...

 

Une fois sortis du mdig, les rues de Giverny nous appelaient. Malgré une fréquentation hors du commun, entre 500 000 et 600 000 visiteurs annuels pour les jardins de Claude Monet, pour un village de 500 âmes, les rues gardent leur charme et leur beauté. C’est finalement assez incroyable quand on y pense. Une organisation et une logistique drastiques doivent se cacher derrière un tel résultat (et cela mériterait bien un reportage !). La promenade fut de courte durée, nous n’avions pas le temps de visiter la maison de Claude Monet, l’heure de la finale approchant dangereusement. Mais nous avons fait un petit tour dans le magasin « Retrouvez-nous autour d’un savon ». Au fond du magasin, un rayon complet dédié aux savons et autres crèmes de la marque bio française « Nature et progrès ». Savon solide fleurs d’oranger, chanvre lavandin, fleurs de pâquerette, savon liquide Alep, ou crème d’Argan… l’essentiel est là !
Et petite touche d’humour et de poésie, « Autour d'un Savon » vend une machine à faire des bulles !
 

 

Ombrelle ou parapluie, un double usage pratique en Normandie

 

La boutique propose également des chapeaux, bérets, casquettes, foulards et parapluies « made in France » drôlement chouettes et de qualité… histoire que les visiteurs ne soient pas pris au dépourvu, qu’il fasse soleil ou qu’il pleuve ! Coup de coeur pour les cabas et les parapluies sur le thème de l’impressionnisme et de Giverny.
Nous serions bien restés plus longtemps, mais la journée se terminait... Il faudra donc revenir pour explorer les ruelles, les chemins de randonnées et les ateliers d’artistes.
Et en attendant la réouverture du musée, faites un petit tour sur  www.galaxie.mdig.fr, un chouette site pour admirer et en savoir plus sur 70 artistes et 173 de leurs oeuvres... 
L. Brémont
 
Picorette et Vernon
En chemin, ce 15 juillet 2018, j'ai fait quelques belles découvertes locales. A découvrir par ici !


06/11/2018
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